Légende :
1. Hostellerie des Dames (accueil)
2. Bâtiments des enfants
3. Bâtiment des convers
4. Réfectoire-chapelle
5. Grand Cloître
6. Ancienne détention des hommes
7. Grange
⚠ INFORMATION TRAVAUX : À partir de janvier 2024 des travaux de restauration des toitures sur deux ailes rendront le Grand Cloître inaccessible. Un nouveau parcours de visite sera donc proposé, les visites seront toujours aussi riches avec le développement de nouvelles thématiques qui permettront de découvrir le site avec un nouveau regard.
Cet édifice du XVIe siècle a d’abord été affecté à l’accueil des épouses qui accompagnaient les visiteurs de l’abbaye, nobles ou riches hommes d’affaires qui, seuls, avaient le droit de franchir la clôture monastique. Plus tard, le bâtiment servit de taverne où les moines commercialisaient leur vin. Au XIXe siècle, il devint école primaire avec logement de l’instituteur.
L’association « Renaissance de l’Abbaye de Clairvaux » a entrepris (1992-1997) la restauration complète du bâtiment alors abandonné en y créant notamment une salle d’accueil pour les visiteurs, une salle d’exposition permanente à l’étage, deux salles d'expositions temporaires au rez-de-chaussée, une librairie boutique.
La porte d'entrée des visiteurs de l'abbaye donne sur une petite chapelle (style néogothique) construite en 1860 dans l'espace jadis affecté aux chevaux et carrioles de la communauté et transformé en “colonie agricole” pour les jeunes délinquants de l'époque.
Les frères convers étaient des religieux chargés de la mise en valeur des domaines de l’abbaye, alors que les moines de chœur consacraient leur temps à la prière, à l’étude et à la copie des manuscrits.
Le Bâtiment des convers, long de 74 m, avec cellier et réfectoire semi-enterrés et dortoir à l’étage, comprend 13 travées à trois nefs par niveau. Le cellier est voûté d’ogives en plein cintre et l’ancien dortoir possède des voûtes d’arêtes. On pense que ce bâtiment a été commencé avant la mort de saint Bernard. Par son espace, sa lumière et la pureté de ses lignes, l’édifice reste un témoignage irremplaçable de l’architecture cistercienne du XIIe siècle. L’acoustique remarquable du dortoir en fait aujourd’hui un espace privilégié pour la musique.
Les derniers abbés de Clairvaux ne résistent pas à la tentation d’aménager au sein du Grand cloître un splendide et vaste réfectoire avec plafonds décorés de trophées en stuc, lambris enchâssant des médaillons peints et sols de belle pierre blanche et cabochons noirs. Pourtant, les moines n’en profitèrent guère, chassés par la Révolution.
En 1808, l’abbaye devient la plus grande prison française. Les pierres de l’abbatiale médiévale sont abandonnées à l’entrepreneur chargé des travaux qui démontera la totalité du bâtiment sacré. Pour que les détenus bénéficient quand même d’un lieu de culte, le réfectoire devient chapelle.
Les travaux entrepris ces dernières années ont permis de redonner à cette pièce son lustre du XVIIIe siècle tout en conservant l'aspect chapelle de l'ancienne détention.
Six siècles après sa fondation par saint Bernard, l’abbaye de Clairvaux connaît au XVIIIe siècle une transformation profonde de son architecture. Alors que la plupart des abbayes du royaume survivent péniblement des conséquences de la Commende, Clairvaux est restée prospère avec ses 20 000 hectares de forêts, de vignes et de terres labourables.
Les moines aspirent à plus de confort, démolissent une large partie des bâtiments médiévaux et s’offrent un immense ensemble monumental encadrant une vaste cour carrée. Chef-d’œuvre de l’architecture classique, ce Grand cloître perpétue la rigueur et la sobre majesté de l’esprit cistercien.
La Révolution chasse les moines et vend le Grand cloître à un industriel qui ne fera pas fortune et laisse les lieux à l’abandon.
En 1808, Napoléon Ier rachète Clairvaux pour en faire la plus grande prison de son temps et le Grand cloître en devient le bâtiment principal. Un entresol est construit pour en augmenter la surface car les dortoirs vont accueillir 1500 condamnés pendant le XIXe siècle. Des drames successifs marqueront cette période et notamment l’affaire Claude Gueux, illustrée par l’extraordinaire récit qu’en fit Victor Hugo. La loi de 1875 rendant obligatoire l’enfermement cellulaire, l’administration pénitentiaire va alors installer les sinistres “cages à poules” qui seront utilisées jusqu’en 1971, date de la fin de la construction de bâtiments modernes à l’emplacement de l’ancienne abbatiale. Le Grand cloître des détenus est resté en l’état et sa visite, très émouvante, est une occasion de réflexion sur l’enfermement et la liberté.
Elle est située à l’intérieur du mur d’enceinte, au confluent de la petite rivière qui prend sa source à la Fontaine Saint Bernard (splendide clairière au cœur de la forêt à 3 kilomètres de Clairvaux) et du long canal créé par les premiers moines pour dériver les eaux de l’Aube vers l’abbaye. Les moines étaient grands consommateurs d’eau pour les viviers des carpes, les roues des moulins et de la forge, l’assainissement des bâtiments.
La grange possède la belle charpente traditionnelle des granges cisterciennes à trois nefs, avec de grands toits de tuiles plates descendant latéralement très bas. Elle n’a été construite qu’au XVIIIe siècle mais en respectant la belle forme donnée à toutes les granges réalisées par l’abbaye depuis le XII°siècle dans le Pays de Bar-sur-Aube.